Le service d’évaluation des choix scientifiques et technologiques
(STOA) du Parlement européen vient de publier un inventaire des vingt
techniques alternatives à l’usage de l’essence pour le transport
routier et aérien. Les possibilités les plus prometteuses ont été
regroupées en cinq technologies : piles à combustible, électricité,
véhicules hybrides, biocarburants et gaz naturel. Selon les experts la
technologie la plus encourageante dans le domaine du transport routier
est la pile à combustible. C’est une pile où la fabrication de
l'électricité se fait grâce à l'oxydation sur une électrode d'un
combustible réducteur (par exemple l'hydrogène) couplée à la réduction
sur l'autre électrode d'un oxydant, tel que l'oxygène de l'air. La
réaction d'oxydation de l'hydrogène est accélérée par un catalyseur qui
est généralement du platine. Si d'autres combinaisons sont possibles,
la pile la plus couramment étudiée et utilisée est la pile
hydrogène-oxygène ou hydrogène-air.
Le principal écueil, avec la sécurité, au développement en masse de
cette technique réside dans la synthèse et l’approvisionnement en
hydrogène. Sur Terre, l'hydrogène n'existe en grande quantité que
combiné à l'oxygène (H2O), au soufre (H2S) et au carbone (combustibles
fossiles de types gaz ou pétrole). La production d'hydrogène nécessite
donc soit de consommer des combustibles fossiles, soit de disposer
d'énormes quantités d'énergie à faible coût, pour l'obtenir à partir de
la décomposition de l'eau, par voie thermique ou électrochimique. Les
autres méthodes de fabrication envisagées sont plus propres (vent,
solaire, eau, thermique) mais il est encore trop tôt pour savoir si une
production à grande échelle sera possible et surtout à quel coût ?
L’autre technique d’avenir n’est pas forcément nouvelle puisqu’elle
implique l’utilisation partielle de carburants fossiles : il s’agit de
toutes les motorisations hybrides. Selon le STOA la plus grande partie
des véhicules en seront équipés d’ici 20 à 30 ans. Les moteurs
utiliseront donc de l’essence classique, dont le rendement peut encore
être fortement amélioré et une énergie autre : électricité ou pile à
combustible. Des véhicules utilisant l’essence et l’électricité sont
déjà en vente depuis quelques années. En revanche, le développement de
voitures purement électrique ne semble pas d’actualité. En effet,
malgré des décennies d’activités de recherche, les ingénieurs
n’arrivent pas à mettre au point des batteries dotées de suffisamment
d’autonomie.
Quand aux biocarburants leur développement se heurte à des contraintes
agricoles, environnementales et économiques. Biodiésel et bioéthanol
sont produits à partir de maïs, de cannes à sucre ou de colza. Ces
plantes nécessitent de grande quantité d’eau et pour un
approvisionnement suffisant il faut mettre en culture de très grandes
surfaces au dépend de cultures vivrières. Au Brésil, premier
utilisateur de biocarburant, les aliments cultivés ont ainsi connu une
inflation sans précédent. L’une des solutions se trouve dans une
deuxième génération de carburants. Contrairement à leurs prédécesseurs,
ils peuvent être produits en utilisant l’ensemble de la plante ou à
partir d’une biomasse largement plus diversifiée : végétaux
énergétiques, résidus agricoles et forestiers ou la partie organiques
des déchets solides communaux.
La dernière technologie de la liste des alternatives possibles de
carburants est celle du gaz naturel comprimé (GNC). Mais sa
contribution possible à la sécurité énergétique dépend fortement de la
demande globale en gaz naturel. Il est probable que des véhicules à GNC
s'imposeront au moins pour des applications de niche, comme les grands
parcs de matériel roulant ou dans les centres-villes. Mais comme cette
technique est basée sur une matière première fossile elle ne peut que
constituer une technologie de relai.
Actuellement, il est bien difficile de dire quelle technologie dominera
d’ici trente à quarante ans. Une chose est sûre les véhicules
fonctionnant simplement à l’essence seront de plus en plus rares et
couteux.
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Sources :
Auteur : Maxime